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A contre vent
18 août 2011

INDIGNONS-NOUS

Indignons-nous, réponse à indignez-vous de Stéphane Hessel.


Ce texte a pour but de faire émerger un point de vue différent que ce que nos pères voudraient bien nous enseigner avec le plus grand amour, et la sagesse des actes et combats qui ont constitués leurs vies.

J’ai beaucoup de respect pour un homme tel que Stéphane Hessel. J’aurais certainement plus à apprendre en parlant à cet homme une journée, qu’à continuer de travailler à demeurer attentif à ce que mes convictions ne deviennent jamais des certitudes.

J’ai lu le livre « Indignez-vous » comme beaucoup d’entre nous.
M’indigner, c’est ce que je vais faire même si il y a peu de chance que ce texte trouve écho dans une société ou la forme est souvent privilégiée au fond. Absolument tout le monde s’accordent à dire ce que je viens d’exprimer, mais pour autant, un homme diplômé en science politique ancien résistant aura toujours plus de poids qu’un parfait inconnu. Etrange conception de l’emblème de notre pays liberté, égalité, fraternité. Excusez quelque peu ma provocation volontaire, elle sera l’une des rares à concorder avec le titre de ce texte.
Je crois que vous pouvez en revanche rééquilibrer les choses si ce texte vous parle en le faisant partager à votre tour. On ne mesure pas combien nos actions solitaires peuvent avoir des conséquences extraordinaires sur le monde. J’ai bien conscience aussi que peut être cette provocation n’est que le reflet de mon amertume sur cette société de l’image et qu’elle constitue qu’une persistance à vouloir un combat pour exister…

C’est bien de cela dont nous allons parler, de combat.

 

Les jeunes n’ont plus d’envies, d’idées politiques, de force pour se battre contre les injustices, ils préfèrent rester chez papa et maman, s’intéresser à des sujets factices, vivres dans des mondes virtuelles…

Voilà à peut près ce que l’on peut entendre lorsqu’on  parle avec la plupart des gens.
Je voudrais dire ceci : Je ne vais pas reprendre le tas d’indignations et d’injustices qui circulent aujourd’hui un peu partout, il faut pour autant prendre conscience que les jeunes aujourd’hui lorsqu’ils rentrent dans la vie active, ont des salaires à 3 chiffres, et une possibilité de croissance franchement pas alléchante. Devenir propriétaire est devenu un vieux rêve lointain lorsqu’on voit des terrains vendu dix, vingt fois, trente fois, le prix des générations précédentes… Lorsqu’on voit les perspectives sur la santé, les retraites et l’augmentation du chaumage…

Relisez maintenant le paragraphe d’avant, et voyez comme soudain la fainéantise se transforme en désespoir, comment la « génération Tangi » devient la génération précaire, comment l’absence d’idéaux politiques deviennent le tentation du pragmatisme au quotidien, comment les amoureux des mondes virtuelles deviennent le seul monde où ils peuvent encore construire quelque chose…

Pas de généralité bien sur, mais un contexte qu’il faut tout de même remettre en perspective.
Pour avoir l’idée de faire la révolution, encore faut-il pouvoir en avoir l’insouciance. Et nous ne sommes pas assez victime, face à la misère du monde, pour décemment nous rebeller, et pas assez l’esprit serein pour pouvoir donner vie à l’espace de création nécessaire aux idéaux.
Aujourd’hui, sur les bancs des écoles, les jeunes générations sont plus préoccupées par la sinistrose ambiante et ce qu’ils vont bien pouvoir faire de leurs vies, que par des idéaux bravement aiguisés par des rêves qui n’existent plus.

Ils sont certes responsables de leur manque de motivation, mais pas responsable du monde qu’on leur a légué.

 

Les jeunes générations quand à eux, s’offusquent de voir une génération ne pas laisser sa place. Bien oui quoi, regardez les chaines de télévision avec ses présentateurs qui sont toujours à l’écran 30 ans après, parfois plus. Les jeunes n’ont de place que dans des émissions de TV reality, ou des chaines émergeantes… où est passé le relai qui existait entre deux générations ? Ils veulent rester jeunes, nostalgique d ‘un monde qu’ils ont dégradé par sur consommation, par gaspillage, par gourmandise… Puis ils viennent donner des leçons de principes de vies pensant que les jeunes d’aujourd’hui sont les même qu’hier et qu’ils resterons de toute façon leur bébé, même si ils espèrent secrètement qu’ils seront prendre le pouvoir, s’imposer par la force (comme ils l’on fait eux-mêmes) ce qui leur revient de droit… Ils pensent qu’ils ne sont pas près pour cela et pour cause, alors ils attendent le jeune homme au regard déterminé qui sera diriger les choses fermement, sérieusement, ils veulent se revoir en face révolutionnaire dans l’âme jusqu’auboutiste et courageux…

Pour autant, même si le paternalisme de la génération 68 peut clairement irriter les jeunes générations, on ne peut pas leur enlever leurs combats et les idéaux qu’ils ont défendu. Que de garder la barre dans ces années de l’émancipation (non, pas de la femme mais) technologique fut loin d’être facile, et certainement qu’à ce jeu là, les jeunes générations, moins pétries d’idéaux, auraient surement davantage tangué pour ne pas dire tombé…

 

Vous l’avez compris, j’opte pour un manque flagrant de communication, pour une vision différente entre idéaux et pragmatisme. Mais pas seulement

Car voilà, il y a autre chose qui englobe tout ceci, une illusion qui consiste à penser que : qui que nous soyons, nous n’avons pas/plus de prise sur le monde.
Que face à la mondialisation, nous sommes un ridicule et minuscule pion, sans force et qui ne pourrait de toute façon en aucun cas faire contre poids.

C’est pourtant sans compter sur un petit détail qui a son importance : Le monde, c’est nous tous.
N’y a t-il pas des jeunes générations qui ont le courage d’exprimer leurs idées ? N’y a t-il pas de nos ainés qui veulent les entendre et surtout les défendre ?

Personnellement, je ne veux pas devoir imposer mes idées pour qu’on les écoutes, et tant que la génération 68 ne l’entendra pas, elle continuera à penser que je ne m’intéresse pas au monde. Tout ça peut paraître bien naïf, mais je n’ai pas envie de jeter des pavés sur l’autorité pour que ma vie prenne du sens.

Si les jeunes générations sont souvent inintéressé par les préoccupations de notre monde, c’est qu’ils ne s’y sentent pas entendu et si nos ainés se sentent démoraliser c’est parce qu’ils ne sentent pas la fraicheur d’idées nouvelles leurs parvenir.
Tout ça est une question d’espoir et de rêve.
Avant, il y avait un dialogue de sourds entre les générations, aujourd’hui, il n’y a même plus de dialogue…
Comment s’étonner dans ces conditions de ce que le monde, en roue libre, nous donne ?

Le capitalisme spéculatif n’est que la conséquence d’un problème qui touche chacun d’entre nous. Ce problème c’est le fait de penser, qu’à titre personnel, nous n’avons pas de prise sur le monde. Pourtant, le monde c’est nous tous et nous l’avons oublié.

Avez-vous conscience qu’une initiative personnelle suivie par tous avec pour seul objectif de veiller à éteindre les lampes dans les pièces que l’on n’occupe pas, aurait plus d’impact écologique que n’importe quelle loi Européenne visant à préserver la nature ?

 

Nous pensons que chacun d’entre nous ne peut pas agir sur notre société aujourd’hui mondialisée, comme si la société était une entité autonome qui nous fait subir le monde qui nous entour. C’est faux.

Gandhi disait : « Change ce qui est en toi pour changer ce qui est autour de toi ». Cette phrase est bien moins métaphysique qu’il n’y paraît, c’est du bon sens nous connaissons tous l’effet papillons, mais étrangement, il ne semble pas nous concerner.
Vous regardez les informations quotidiennement qui ne sont pas la réalité de votre vie et même de notre monde, pour chaque accident, attentats, il y a dix naissancex, une fille qui pardonne à son père, une mère qui sauve son enfant, un homme qui aide un autre...

Haaaaa certain vont immédiatement penser après ce paragraphe que revoici un jeune petit utopiste qui n’a pas connu la misère pour prendre conscience de ses propos.

D’abord, la misère du monde existe avec ou sans moi, ce qui ne change rien à sa réalité, ensuite, il serait temps de reprendre ce que je cite plus haut avec la phrase de Gandhi, le problème n’est pas de remédier à la faim dans le monde, auquel cas, oui, aucun discourt ou homme seul pourra y parvenir. En revanche, en essayant dans mon cercle, de propager de la solidarité, un jour où l’autre, via les milliers de personnes qui seront prise par la même envie arrivera à la porte de la somalie. Ce sont des maths, si effectivement un virus peut contaminer la planètes en quelques semaines, pourquoi l’éthique, la solidarité, ou l’entraide ne pourraient ils pas en faire autant ??? C’est seulement plus long parce qu’on a peur que l’autre ne joue pas le même jeu, et alors ?

Utopiste oui, je le revendique. Mais aujourd’hui, j’ai créé mon entreprise en pleine crise économique, levée des fonds alors que des spécialistes du domaine me disaient que c’était impossible, pour construire une philosophie de travail qui correspond à mes convictions, pour travailler autrement ; financer autrement, exister autrement, je suis, au même titre que d’autres personnes, un artisan du monde que je voudrais rêver. J’ai la conviction absolue que d’autres le font déjà, ou ont envie de le faire. Ma vérité n’est pas universelle, en revanche, l’envie de nous tous d’être heureux et aspirer à de l’éthique et du partage, est la première préoccupation des gens lorsqu’on leur demande, et ce dans toutes les régions du monde.

Tariq Demens : «  La décision de ne pas croire appartient au registre de la croyance au même titre que la décision de croire. »

Si ce n’est qu’une question de croyance que de vouloir faire naitre quelque chose, ne pensez-vous pas qu’il serait temps de nous consacrer à ce qui semble déraisonnable, irréaliste et utopiste ? Et enfin de comprendre que c’est chacun d’entre nous qui sommes en mesure d’impulser ce changement et pas une entité providentielle qui serait, elle seule, capable de plier la réalité à ce qu’on voudrait (ou qu’on ne voudrait pas d’ailleurs). A y regarder de plus près, qu’est ce qui est le plus déraisonnable, mon « utopisme » ou votre rationalisme ???

Comment ça communisme?? Mais que nenni ! Ici il ne s'agit pas d'instorer quoi que ce soit, il s'agit seulement de vous. Pensez-vous par exemple que ce soit réaliste de vouloir réduire l'incivilité quotidienne dans le monde de 10%? Mmm bien sur que non, en revanche, pensez-vous réaliste de pouvoir le faire pour vous? Ha, ça devient intéressant tout d'un coup non? Bien sur que c'est vieux comme le monde...
mais n'est ce pas dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes???

Tout ça pour dire, que pour s'indigner ou opter pour la désobéhissance civile lorsqu'il le faut, oui. Mais pour appeler les gens à la révolution alors que nous pouvons construire rien que par nous mêmes nos propres rêves je n'en suis pas des plus grands fans. Je vous accorde en revanche que c'est quand même moins classe que de serrer les poinds face à l'inconscience... Mère Teresa disait : «On ne fait pas de grandes choses, mais seulement des petites avec un amour immense.» 

 

Vent Frais

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